FRANÇAIS OU SÉNÉGALAIS UN CHOIX DIFFICILE…
Entre histoire nationale et indépendance, le statut de ces soldats a fait l’objet de difficultés, de choix, d’engagement.
Le territoire sénégalais a appartenu à différents royaumes et la dénomination même de « Sénégal » date de la colonisation lorsque les colons ont délimité leur territoire au sud du fleuve Sénégal. Jusqu’en 1964, le français y était enseigné comme la langue nationale mais, aujourd’hui, le wolof est la langue la plus utilisée à travers le pays. La majorité de la population est de confession musulmane. Les hommes témoignant ici sont pour la plupart
originaires des Quatre-Communes, c’est-à-dire de Saint-Louis, Gorée, Rufisque et Dakar. Ces collectivités avaient pour particularité de conférer à leurs habitants la pleine citoyenneté française depuis la loi Diagne du 29 septembre 1916. Ils disposaient de droits politiques, pouvaient voter et être élus du peuple français. La plus ancienne des colonies françaises obtient son indépendance le 4 avril 1960. Léopold Sédar Senghor devient le premier président du Sénégal. Les tirailleurs, soldats dans l’armée française, vont devoir choisir entre la nationalité française et la nationalité sénégalaise.
FRANCE
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Ndongo DIENG
Il effectue au total 38 ans de service militaire français et sénégalais.
Il a consacré 5 ans au sein de l’armée française où il est devenu sergent-chef.
À la fin de la guerre d’Algérie, il rentre au Sénégal pour retrouver ses proches.
Aujourd’hui, il vit en France.
M’Baye SECK
il ne pensait pas revenir en france, ce n’est qu’en 2007 qu’il a appriS qu’il pouvait disposer de droits sur le territoire français et qu’il a donc décidé comme ses camarades de partager sa vie entre la france et le sénégal.
Abdoul Samba DIOP
Abdoul Samba DIOP a fait 10 ans dans l’armée française.
Il rentrait au Sénégal entre deux missions. Lorsqu’il quitte l’armée en 1963, il ne reçoit qu’un pécule de 30 000 francs, soit 4 573,47 €.
Ce n’est qu’après 11 ans de service qu’il est possible d’obtenir une pension.
Momar DIOP
il reste marqué par cette situation historique liée à la décolonisation qui lui a fait perdre sa nationalité de naissance alors que ses parents sont nés français.
« Je cours après ma nationalité depuis 40 ans et mes enfants n’y auront pas droit car ils sont majeurs. J’ai fait 8 ans dans l’armée française puis on nous a tous jetés dehors… »
« C’est moi qui nourris toute la famille au Sénégal. C’est pourquoi être en France est aujourd’hui devenu une contrainte. Je ne peux rester que 6 mois au Sénégal, pas un jour de plus, sinon je perds tous mes droits. »
« En France, je dois sans cesse justifier ma présence par courrier. »
Yoro DIAO
nous présente avec fierté sa légion d’honneur : “c’est le peuple français qui m’a remis cette médaille ! je suis né deux fois ce jour-là.”